LES E.I.F,LES E.P.I EN MILIEU AQUATIQUE .

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Les équipements individuels de flottaison ( E.I.F. )

La méthode d’approche des dangers aquatiques proposée dans ce document doit permettre une analyse et une identification des risques afin de faire le meilleur choix possible dans le port d’un E.I.F, parmi toutes les variétés et options disponibles sur le marché européen.

LA PARTICULARITE DES RISQUES EN MILIEU AQUATIQUE

Le milieu aquatique est en lui-même un milieu hostile car très instable par sa relation directe avec les conditions météo. Les conditions de travail y sont particulièrement difficiles du fait des plans de travail restreints, glissants et mouvants, du bruit et des vibrations, de l’humidité permanente et des conditions de bien-être médiocres.

Lorsque l’on analyse les causes d’accidents, mortels ou non, il apparaît clairement qu’un grand nombre d’entre elles ne résultent pas de conditions météo exceptionnelles ou de postes de travail particulièrement dangereux. De nombreux accidents auraient pu être évités grâce à des mesures de sécurité de base.

Toute la difficulté de l’appréciation des dangers aquatiques provient du fait que nous sommes en présence d’un changement de milieu qui fausse le raisonnement et la logique classiques d’analyse des risques, de la même manière que l’eau dévie le prisme lumineux.

Le professionnel peut être confronté directement ou indirectement au danger aquatique, voire même dans certains cas être agressé par celui-ci.

AGRESSION

DU MILIEU

CONTACT DIRECTAVEC LE MILIEU CONTACT

INDIRECT

  • Vague, Déferlante
  • Montée brutale des eaux
  • Conditions météo exceptionnelles
  • Travail dans l’eau
  • Chute du bord de l’eau
  • Intervention de sauvetage
  • Explosion
  • Incendie
  • Effondrement ou naufrage

Les quatre points de la méthode d’élimination des dangers et de réduction des risques ne sont donc pas dans la plupart des cas applicables.

  1. L’élimination du danger n’est pas réalisable car cela reviendrait à demander à un pêcheur de pêcher sans eau.
  2. L’isolement du danger a pour conséquence une élimination pure et simple du travail. Dans certaines situations particulièrement dangereuses on aura recours à l’isolement des individus.
  3. l’éloignement de la personne ne peut être que ponctuel pour des postes fixes ou encore des cheminements vers un poste de travail.
  4. la protection individuelle reste souvent la seule alternative offerte au travailleur pour se protéger des dangers aquatiques et surtout de leurs conséquences. Elle doit être adaptée à l’état du milieu, ainsi qu’aux risques de chaque poste de travail.

On peut identifier trois types de postes de travail :

  1. Poste de travail en bordure de plans d’eau, de cours d’eau ou de bassins;
  2. Postes de travail au-dessus de l’eau mais stable comme piles, quais, pontons;
  3. Postes de travail mouvant sur embarcations, engins flottants, dragues.

L’ASPECT REGLEMENTAIRE

La réglementation concernant les gilets de sauvetage porte sur deux aspects :

C’est d’une part leurs caractéristiques et leurs exigences de sécurité en temps que E.P.I. de seconde catégorie. Celles-ci font l’objet de cinq normes européennes :

  • EN 399, gilets de sauvetages 275N
  • EN 396, gilets de sauvetages 150 N
  • EN 395, gilets de sauvetages 100 N
  • EN 393 aide à la flottabilité 50 N
  • EN 394 Accessoires

Ces normes ont remplacé depuis juin 1995 la norme NF 71-050 qui définissait les gilets de sauvetages à usage industriel.

C’est d’autre part les règles à suivre pour l’utilisation des gilets de sauvetage en fonction de chaque profession, qui sont définies dans plusieurs textes :

  • Décret du 8 Janvier 1965, Article 226
  • Arrêté du 2.septembre.1970
  • Arrêté du 28 Septembre 1971, modifié par l’arrêté du 30 Juillet 1976 et relatif aux mesures de prévention contre le risque de noyade lors des travaux particuliers d’extraction par décrottage ou dragage en fleuve, rivière ou plan d’eau.
  • article R 233-83-3 du Code du travail
  • Recommandation de la CNAM et du CTN du B.T.P. en date du 20 Mai 1987.

PROPOSITION POUR UNE NOUVELLE APPROCHE D’ANALYSE DES RISQUES EN MILIEU AQUATIQUE

Plusieurs études statistiques sur les accidents en milieu aquatique faites par le NIOSH et l’Institut de prévention de la Garde Côtière Canadienne ont démontré la présence de trois éléments de déclenchement des incidents et accidents en milieu aquatique.

L’analyse des risques à démontré que ces trois éléments étaient indissociables et qu’ils pouvaient servir de référentiel dans un triangle comparable à celui bien connu du triangle du feu.

triangle aquatique APSSS


l’intervention humaine
englobe : les aptitudes physiques du travailleur, ses compétences professionnelles, et son niveau de familiarité avec le milieu. Par exemple l’utilisation d’EPI lourds et encombrants comme un tablier de soudeur fera que l’on mettra en place un EIF de 275N renforcé au lieu du 150N habituel.

les conditions météo sont l’élément le moins maîtrisable mais qui doit appeler à la plus grande vigilance car sa modification brutale peut déstabiliser une organisation de la sécurité, et mettre en péril la vie des ouvriers très rapidement. Le cas de déferlement d’une vague sur un chantier dans le cours d’une rivière par suite d’un orage en amont illustre parfaitement ce type de risques.

la fiabilité mécanique  est liée à la nature même du plan de travail, et à son organisation Elle doit être adaptée aux conditions météo et à la qualification du travailleur. Le choix de la stabilité d’une embarcation légère est primordial pour un poste de peinture sur la coque d’une barge.

La mise en sécurité d’un chantier se portera en priorité sur l’aménagement de protections collectives, autant au poste de travail qu’au niveau des circulations et des accès. Malheureusement la nature des travaux rend bien souvent impossible voir dangereuse la mise en place de ces protections collectives. La seule façon de limiter au maximum les conséquences d’une chute à l’eau est d’imposer le port permanent du gilet de sauvetage, pendant toute la présence du travailleur sur ou au-dessus de l’eau.

Dans le cas des postes de travail mouvants qui contribuent à aggraver le risque de chute à l’eau surtout dans le cas de l’emploi de personnel peu aguerri, il est recommandé d’associer obligatoirement à une protection collective par garde-corps une protection individuelle par le port permanent du gilet de sauvetage.

PREVENTION ET FORMATION DU PERSONNEL

Les chefs d’entreprises doivent se rappeler que le Code du Travail leur fait obligation de donner une formation pratique et appropriée aux nouveaux arrivants, au personnel affecté à un nouveau poste de travail et à celui qui serait exposé à des risques nouveaux. Cette formation portera en particulier :

  1. Sur la sensibilisation au risque spécifique de la chute à l’eau, et à ses conséquences souvent irréversibles.
  • Une formation spécifique complémentaire à celle du secourisme du travail devra être réalisée sur le traitement de la noyade et de l’hypothermie.
  • Une équipe de secouristes pourra être formée et entraînée, particulièrement à la conduite des embarcations de sauvetage pour la récupération d’une personne tombée à l’eau.
  1. Sur l’utilisation des gilets de sauvetage. Une démonstration pratique de l’utilisation du gilet avant sa remise au personnel abordera :
  • le mode d’endossement et d’ajustement du gilet
  • les modes de déclenchement des gilets gonflables
  • les conditions d’entretien et de stockage
  • la nature et la périodicité de remplacement des éléments du percuteur
  • les produits ou traitements qui pourraient nuire à la tenue du gilet.

Il est recommandé de faire essayer dans des conditions réelles les gilets de sauvetage afin de mettre en confiance l’utilisateur et d’améliorer la sécurité de celui-ci une fois tombées à l’eau.

Des consignes particulières doivent être établies concernant l’emploi et le rangement des gilets, suivant la spécificité du poste de travail, qui pourront préciser :

  1. Dans le cas où l’accès au poste de travail se fait directement de pied ferme à partir de la berge, les gilets de sauvetage de travail, distribués à titre personnel à chacun des intéressés, sont portés après le travail au poste, jusqu’aux vestiaires situés sur la berge où ils seront remisés.
  2. Dans le cas où par contre le poste de travail est éloigné de la terre les gilets de travail devront être remisés dans les vestiaires prévus à cet effet. Le personnel utilisera, lors de son transfert vers la terre ferme, des gilets de transport, équipant nécessairement l’embarcation.
  3. Les embarcations de transport ou les embarcation destinées à faire la navette entre la rive et les postes de travail – fixes ou mobiles – pour le transport du personnel ou du matériel, doivent avoir, en des emplacements d’où elles peuvent être facilement jetées à l’eau, des bouées de sauvetage (ou engins de sauvetage) d’un type approuvé.

DESCRIPTION DES DIFFERENTS NIVEAUX DE PROTECTIONS SELON LES NOUVELLES NORMES EUROPEENNES.

D’une façon générale, un gilet de sauvetage ne doit pas comporter d’éléments saillants ou flottants susceptibles d’être entraînés accidentellement par les organes tournants des engins de manutention ou par les hélices des bateaux.

Les nouvelles normes européennes classifient les équipements individuels de flottaison par leurs performances de flottaison exprimées en Newton et leur aptitude au retournement d’une personne inconsciente, en fonction de quatre situations de risques différents :

PIC 50 N
aide à la flottaison 50 N

1- les aides à la flottaison 50 N / EN 393 sont destinées aux personnes qui savent bien nager, sont proches du rivage, et qui ont à proximité une aide ou des secours. Ils sont peu coûteux mais sont d’usage limité. Ils n’assurent pas le retournement d’une personne inconsciente, et exigent une participation active de la part de l’utilisateur.

 

 

 

PIC 100 N
gilets 100N

2- les gilets de sauvetages 150 N / EN 396 sont destinés à une utilisation de navigation au-delà de la bande côtière des 6 miles ou pour des conditions de travail par fort courant. Ils assurent pratiquement dans tous les cas le retournement d’une personne inconsciente quels que soient les vêtements qu’elle puisse porter à l’exception d’EPI lourds.

 

 

PIC 150 N
gilets 150 N

3- les gilets de sauvetages 100 N / EN 394 sont faits pour une utilisation sur plan d’eau relativement abrité ou une bande côtière de moins de 6 miles, pour des personnes qui peuvent avoir à attendre les secours. Ils assurent le retournement d’une personne inconsciente dans la mesure ou celle-ci ne porte pas de vêtements encombrants.

 

 

PIC 275 N
gilet 275 N

4- les gilets de sauvetages 275N/ EN 399 sont destinés à être utilisé dans des conditions extrêmes et surtout par des personnes portant des équipements de protection ou des charges lourdes Les 275 N sont exclusivement gonflables

 

 

De plus, la norme EN 394 spécifie les prescriptions concernant un certain nombre d’accessoires

Ces accessoires sont obligatoires en fonction des diverses réglementations.

  • Sifflets de signalisation
  • Lampes de détresse de 0,25W alimentées par des piles fonctionnant dans l’eau dès l’immersion
  • Harnais de sécurité décrits dans la norme sont à considérer comme des harnais de maintien au travail, et non comme des harnais anti-chute
  • Ecrans de protection jouent un rôle important pour la protection des voies respiratoires dans l’eau agitée ou polluée. Ils ne doivent pas gêner la vue et doivent être faciles à mettre et à retirer.
  • Bouts de rappel ont une raison d’être dans le cas où des survivants en nombre peuvent se trouver dans l’eau ensemble mais ne pourraient arriver jusqu’à un radeau de secours
  • Système de flottabilité multichambre. Le gilet doit comporter autant de systèmes de gonflage que de chambres.
  • Housses de protection. Elles doivent être utilisées en supplément afin de limiter certains risques comme les substances chimiques liquides, les sources de chaleur, les projections de métal liquide pendant les travaux de soudure ou les risques encourus en combattant le feu.
  • Résistance à l’usage industriel

Les gilets de sauvetage servant exclusivement au transport vers le poste de travail peuvent être semblables à ceux de la plaisance. Alors que ceux qui sont utilisés au poste de travail doivent porter la mention a usage industriel conformément à la normes EN394.

CARACTERISTIQUES TECHNIQUES

Dans tous les cas les gilets de sauvetage sont de deux types, à flottabilité permanente ou gonflables.

Les gilets à flottabilité permanente

gilet de sauvetage 100 N
gilet de sauvetage 100 N

Ils sont constitués d’éléments flottants contenus dans une enveloppe en toile PVC ou polyamide de couleur rouge ou orange.

Ils sont de 50 N, 100 N, et 150 N.

Les gilets à flottabilité permanente sont destinés à des postes de travail comportant des risques de chocs corporels importants comme le maniement d’élingues ou le nettoyage des rivières.

Les 50 N sont des aides à la flottaison et sont destinés à une utilisation en eau peu profonde pour un personnel aguerri.

Les 100 N ont un col de maintien qui assure le retournement; ils sont parfaitement adaptés comme « gilets de visiteurs » sur certains chantiers ou pour les intervenants occasionnels. Le système de fermeture peut être à fermeture éclair ou par cabillots, une ceinture à clip permettant d’ajuster l’ensemble à la taille de l’utilisateur.

Pour une question d’encombrement les gilets 150 N sont uniquement destinés à l’évacuation des embarcations

 

Les gilets gonflables.

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gilet gonflable de travail 275 N

Il est fortement indiqué de n’utiliser que des gilets de 150 N ou 275 N qui peuvent être portés avec tous les types de tenue de travail. Par leur faible encombrement et leur faible poids ils sont idéals pour un port permanent.

Ils sont composés d’une ou deux chambres gonflables (appelées aussi poumons) en toile polyamide enduite de polyuréthanne de couleur jaune ou rouge.

Ces poumons sont dissymétriques afin d’assurer le retournement.

Ils sont protégés des agressions extérieures, mécaniques et chimiques, par une enveloppe de protection en toile P.V.C., et des points chauds par une toile de classe M1.

Le système de fermeture (boutons pressions, bandes « Velcro » fermeture éclair..) prévu sur cette enveloppe s’ouvre automatiquement lorsque la chambre se gonfle.

Le système de sanglage est un baudrier avec une sangle dorsale, une sangle abdominale et une sangle sous-cutale, qui permettent une parfaite tenue du gilet aussi bien en position fermé que gonflé.

En plus sont prévues une ou plusieurs sangles de halage, positionnées sur la ceinture ou sur la nuque, qui facilitent le repêchage d’une personne inconsciente.

Le gonflage des poumons s’effectue de trois manières possibles :

  1. Par déclenchement automatique, réalisé par l’intermédiaire de différents percuteurs, à pastille de sel ou pastille en papier chimique qui se désintègrent subitement au contact de l’eau, libérant un poinçon qui pénètre dans la cartouche de gaz C02. Il existe aussi, un nouveau système de percuteur hydrostatique Hammar où la pastille est remplacée par un mécanisme à tube de bourdon. Certains modèles 275 N mono-chambre comportent un double système de gonflage qui comprend en plus une valve de surpression par sécurité.
  2. Par déclenchement manuel en manœuvrant une tirette qui actionne le poinçon qui pénètre dans la cartouche de gaz C02. Les percuteurs automatiques offrent aussi un déclenchement manuel.
  3. Lorsque le déclenchement automatique ou manuel vient à manquer, un gonflage buccal est possible à partir d’un embout, équipé d’un bouchon, disposé sur le gilet à proximité du passage de la tête. Cet embout permet aussi le dégonflage du gilet pour son reconditionnement.

Le marquage

Chaque équipement doit comporter de façon permanente et lisible, un marquage sous forme de pictogrammes ou de texte en français.

 

GILET DE SAUVETAGE 150 N EN 396
Caractéristiques spéciales Application industrielle
automatique Hammar manuelle
fabriqué par N° DE SERIE
taille tour de poitrine poids flottabilité minimum

La maintenance

Pour tous les types de gilets, un contrôle trimestriel est réalisé par un responsable qualifié désigné par le chef d’entreprise. Ce contrôle consistera d’une façon générale en un examen visuel des gilets.

Dans le cas des gilets gonflables, l’entretien simple comprend le contrôle périodique de l’étanchéité de la poche gonflable, du bon état de l’enveloppe extérieure, du bon fonctionnement du dispositif de déclenchement et du remplissage de la bouteille.

Une vérification annuelle par le fabricant est obligatoire.

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