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L’Institut maritime de prévention de Lorient teste de nouveaux équipements en cas de chute d’un homme à la mer.
Le but : repérer le naufragé au plus vite.
« L’alarme du bord s’est activée dix secondes à peine après que le gilet est tombé à l’eau. C’est très rapide. » Enéour Toullec est satisfait, et rassuré.
Le patron du Fasnet, chalutier de 28 m de la Scapêche, teste en ce moment un Dispositif individuel de localisation, un Dil.
En clair, un gilet de sauvetage équipé d’un système d’alerte et de positionnement.
Le but ? Aider à retrouver vite un marin tombé à la mer.
L’expérience est menée à l’initiative de l’Institut maritime de prévention (IMP) de Lorient.
Léger, automatique
Le premier test a été effectué en baie de Douarnenez, où le Fasnet débarque parfois sa pêche. « On l’a fait de jour et par temps calme. On recommencera, dans d’autres conditions météorologiques », promet Enéour Toullec. Aucun homme ne s’est lancé par-dessus bord. « On a largué un gilet seul, lesté de quelques ballons de chalut. »
Une balise émettrice était incorporée sur le devant du vêtement. Un petit objet : une dizaine de centimètres. Et léger : une centaine de grammes. La gêne est mimine. « Quand l’homme chute à la mer, son vêtement flottant se gonfle immédiatement et déclenche automatiquement la balise en la dégoupillant. Une mini-antenne radio se déploie et émet aussitôt », décrivent Yvon Le Roy et Françoise Douliazel, directeur et directrice adjointe de l’IMP.
Une alarme impossibleà confondre
C’est ce que l’équipage du chalutier Fasnet a pu constater, en direct. « Les gars ont été bluffés, confie le patron. Le gilet a été repéré, accroché et remonté à bord en moins de quatre minutes ! » Il faudrait sans doute un peu plus de temps pour hisser un homme. « Mais le fait d’être rapidement sur la zone, ça apaise la victime, c’est important. »
Le signal émis depuis le gilet est capté à bord du Fasnet. Et déclenche un klaxon infernal. « Impossible à confondre avec les autres alarmes du bord », assure Enéour Toullec. Le signal sonore est doublé de données écrites. S’affichent sur un écran : la position du naufragé, sa dérive, sa distance par rapport au bateau et le cap à suivre pour s’en rapprocher.
Le dispositif peut être amélioré. Les tests servent à cela. Mais le système a déjà ses performances. Plusieurs marins sont tombés simultanément à l’eau ? L’écran affiche les localisations pour chacun. Le bateau se rapproche du naufragé ? Le bip d’avertissement accélère sa fréquence.
Signal réémis
Enfin, le signal est réémis dans un rayon de 2,5 milles (4,6 km). Il peut ainsi être capté de bateau en bateau. Y compris par les vedettes de secours en mer, à condition qu’elles soient équipées du dispositif. Pas un luxe, quand l’espoir de rester en vie dans une eau de moins de 10 °C ne dépasse pas, en moyenne, trente minutes.